Fiscalité : Combien l’État prend-il sur 1 million d’euros ?

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Un million d’euros qui tombe du ciel, voilà qui fait rêver ! Mais avant de vous lancer dans des projets grandioses, prenons le temps d’examiner la réalité fiscale qui se cache derrière ce chiffre impressionnant. Vous vous demandez sûrement quelle part l’État va prélever sur cette somme ? Nous allons décortiquer ensemble les mécanismes complexes de la fiscalité française pour vous donner une vision claire et précise de ce qui vous attend réellement. Préparez-vous à plonger dans le monde fascinant des tranches d’imposition, des contributions exceptionnelles et des subtilités fiscales qui façonnent notre système financier.

Le barème de l’impôt sur le revenu pour les hauts revenus

Le système fiscal français repose sur un barème progressif de l’impôt sur le revenu. Pour les revenus de 2024, imposés en 2025, ce barème se décompose en cinq tranches. La dernière tranche, celle qui nous intéresse pour un revenu d’un million d’euros, s’applique à partir de 180 648 euros avec un taux marginal d’imposition de 45%.

Voici le détail du barème :

  • 0% jusqu’à 11 520 €
  • 11% de 11 521 € à 29 373 €
  • 30% de 29 374 € à 83 988 €
  • 41% de 83 989 € à 180 648 €
  • 45% au-delà de 180 648 €

Ce barème signifie que chaque euro gagné au-delà de 180 648 € sera imposé à hauteur de 45%. Cependant, il ne faut pas confondre ce taux marginal avec le taux moyen d’imposition, qui sera nécessairement plus bas sur l’ensemble du revenu.

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Calcul détaillé de l’imposition sur un million d’euros

Prenons maintenant un exemple concret avec un revenu imposable d’un million d’euros. Le calcul de l’impôt se fait par tranches :

  • De 0 à 11 520 € : 0 € d’impôt
  • De 11 521 € à 29 373 € : (29 373 – 11 521) x 11% = 1 963,72 €
  • De 29 374 € à 83 988 € : (83 988 – 29 374) x 30% = 16 384,20 €
  • De 83 989 € à 180 648 € : (180 648 – 83 989) x 41% = 39 729,21 €
  • Au-delà de 180 648 € : (1 000 000 – 180 648) x 45% = 368 208,90 €

Le montant total de l’impôt sur le revenu s’élèverait donc à 426 286,03 €. Le taux moyen d’imposition serait ainsi d’environ 42,63%, ce qui est significativement inférieur au taux marginal de 45%.

La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus

En plus de l’impôt sur le revenu, les contribuables aux revenus très élevés sont soumis à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR). Cette taxe supplémentaire s’applique aux revenus fiscaux de référence dépassant 250 000 € pour une personne seule.

La CEHR se décompose comme suit :

  • 3% sur la fraction du revenu fiscal de référence comprise entre 250 000 € et 500 000 €
  • 4% sur la fraction du revenu fiscal de référence supérieure à 500 000 €

Dans notre cas d’un million d’euros, le calcul serait le suivant :

  • (500 000 – 250 000) x 3% = 7 500 €
  • (1 000 000 – 500 000) x 4% = 20 000 €

Le montant total de la CEHR s’élèverait donc à 27 500 €. En ajoutant cette contribution à l’impôt sur le revenu calculé précédemment, nous obtenons un prélèvement total de 453 786,03 €, soit un taux effectif global d’imposition de 45,38%.

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Impact du quotient familial sur l’imposition

La situation familiale joue un rôle important dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Le système du quotient familial permet de réduire l’impôt en fonction du nombre de parts fiscales du foyer. Voici un tableau comparatif pour illustrer l’impact sur un revenu d’un million d’euros :

Situation familialeNombre de partsImpôt sur le revenuTaux moyen d’imposition
Célibataire1426 286 €42,63%
Couple marié sans enfant2399 572 €39,96%
Couple marié avec 2 enfants3372 858 €37,29%

Nous constatons que le quotient familial permet une réduction significative de l’impôt pour les familles. Cependant, l’avantage fiscal lié au quotient familial est plafonné à 1 678 € par demi-part supplémentaire en 2025.

Autres prélèvements obligatoires à considérer

Au-delà de l’impôt sur le revenu et de la CEHR, d’autres prélèvements obligatoires viennent s’ajouter à la charge fiscale. La Contribution Sociale Généralisée (CSG) et la Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale (CRDS) sont deux taxes qui s’appliquent à la quasi-totalité des revenus.

Pour un revenu d’un million d’euros, les taux applicables sont :

  • CSG : 9,2% (dont 6,8% déductibles de l’impôt sur le revenu)
  • CRDS : 0,5% (non déductible)

Le montant total de ces prélèvements sociaux s’élèverait à 97 000 €. En les ajoutant aux impôts précédemment calculés, le prélèvement global atteindrait 550 786,03 €, soit un taux effectif de 55,08%.

Comparaison internationale de la fiscalité sur les hauts revenus

La France se situe parmi les pays ayant une fiscalité élevée sur les hauts revenus. Voici une comparaison avec quelques pays de l’OCDE :

  • France : taux marginal de 45% + CEHR (jusqu’à 4%)
  • Allemagne : taux marginal de 45%
  • Royaume-Uni : taux marginal de 45%
  • États-Unis : taux fédéral maximal de 37% (+ impôts d’État variables)
  • Suède : taux marginal d’environ 57%
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Cette comparaison montre que la France se situe dans la fourchette haute de l’imposition des revenus élevés, mais n’est pas le pays le plus taxateur. La Suède, par exemple, applique des taux encore plus élevés.

Stratégies légales d’optimisation fiscale

Face à une imposition élevée, certaines stratégies légales permettent de réduire la charge fiscale. Voici quelques pistes à explorer :

  • Investissements défiscalisants : dispositifs immobiliers comme le Pinel ou le Denormandie, investissements dans les PME ou dans les FCPI/FIP.
  • Dons aux œuvres : une réduction d’impôt de 66% à 75% du montant des dons, dans la limite de 20% du revenu imposable.
  • Épargne retraite : les versements sur un Plan d’Épargne Retraite (PER) sont déductibles du revenu imposable, dans certaines limites.
  • Déficits fonciers : les travaux réalisés sur des biens locatifs peuvent générer des déficits imputables sur le revenu global.

Il est primordial de consulter un expert en fiscalité pour mettre en place une stratégie adaptée à votre situation personnelle. Ces dispositifs sont complexes et évoluent régulièrement.

L’utilisation des impôts collectés par l’État

Les impôts prélevés sur les hauts revenus contribuent au financement de nombreux services publics et à la redistribution sociale. Voici les principaux postes de dépenses de l’État français :

  • Éducation : financement des écoles, collèges, lycées et universités
  • Santé : soutien au système de santé public et à l’assurance maladie
  • Protection sociale : allocations familiales, aides au logement, minima sociaux
  • Sécurité : police, gendarmerie, armée
  • Justice : tribunaux, prisons
  • Infrastructures : routes, ponts, réseaux ferroviaires
  • Recherche et innovation : soutien aux laboratoires et aux projets innovants

Cette répartition des ressources fiscales vise à assurer un certain niveau de cohésion sociale et à maintenir des services publics de qualité accessibles à tous. L’impôt joue ainsi un rôle crucial dans le fonctionnement de notre société, en permettant une redistribution des richesses et en finançant des services essentiels à la collectivité.

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